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ACTE 1 – Scène 1

 

Dans le salon de leur appartement parisien, Les Verteuil, un couple de bourgeois fauchés, s’apprêtent à accueillir un jeune homme envoyé par Pole Emploi…

 

Gaspard – Tu es bien sûre de ton idée, ma chérie ? Parce que prendre un gars de chez Pôle Emploi, autant demander à un député de travailler.

Félicia – T’en fais pas Poussinou, j’ai tout arrangé.

Gaspard  – Et d’abord arrête de m’appeler Poussinou, combien de fois t’ai-je répété que ça n’doit pas sortir de la chambre à coucher.

Félicia – D’accord c’est bon Cochonou.

Gaspard –  T’es pas bien Félicia et pourquoi tu m’appelles comme ça maintenant ?

Félicia – Parce que quand j’ai vu dans quel état t’as laissé la cuvette des toilettes, je me suis dit…

Gaspard  – Tu t’es dit ?

Félicia – Il était temps que je balance mon porc.

Gaspard – Et alors…  On a pas le droit d’avoir la gastro chez les Verteuil ?

Félicia – Oui mais on est déjà assez dans le caca comme ça avec tes affaires. Tu n’as pas besoin d’en rajouter une couche.

Gaspard – Et justement à propos d’affaires, il y a fort à parier que j’en réalise une très belle avec Henri de Mesmervier. Nous avons le projet de faire bâtir un hypermarché dans le métro de Toulouse. Même Leclerc n’y a pas pensé. J’ai simplement besoin de sa signature au bas du contrat.

Félicia – De Leclerc ?

Gaspard  se tournant vers le public – Mais Mais mais mais qu’elle est cruche celle-là, elle a pas inventé l’eau d’source.

puis en se tournant vers Félicia – non Félicia,  juste de la signature de Mesmervier.

puis lui tapotant avec le doigt sur la tempe – C’est bien rentré cette fois ?

Félicia – T’es un grand malade  Gaspard, mais c’est aussi pour ça que je t’aime Poussinou ;

Gaspard – STOP ! On arrête avec les Poussinou, Cochonou, Mou du genou et on se reconcentre, capito ?

Félicia – Capito Chouchou !

Gaspard  après avoir fait une grimace nerveuse au public – Félicia es-tu bien sûre du type qui va franchir cette porte dans quelques minutes ?

Félicia  en extase –  Oh que oui oui oui oui oui oui ouiiiiiiii

Gaspard se confiant au public – Excusez-là, Même au lit elle me fait pas ça

Félicia  se confiant au public – Faut dire que pour lui les femmes c’est comme avec le thé, il y va pas par 50 nuances d’Earl Grey.

Gaspard – Félicia, tu fais quoi là ? Reviens dans la pièce !

Félicia – J’ai pas quitté la pièce. Regarde ! je suis toujours dans le living.

Gaspard se confiant au public – Le second degré c’est vraiment pas son truc !

puis en se tournant vers Félicia – Ah je crois qu’on a sonné !

Félicia – J’ai rien entendu.

Gaspard – Normal, le type de la régie son s’est encore endormi sur sa tablette.

Félicia – Je fais quoi alors, je vais ouvrir ?

Gaspard – Ben oui puisqu’on doit faire semblant d’avoir entendu sonner à la porte ;

Félicia – Alors je fais semblant d’ouvrir.

Et Félicia se dirige vers la porte, pour faire entrer le visiteur…

Couverture, comédie, "L'Intérimaire", Thierry Brenner, lien vers, site de vente

L'Intérimaire
Extraits du livre

L'Intérimaire
En Bref

ACTE 1 – Scène 2

 

Malgré l’absence du coup de sonnette, Thomas se présente à la porte des Verteuil.

Félicia – C’est donc vous qui avez sonné ?

Gaspard – ça va, ça va Félicia. Ne surjoue pas la scène. Il a déjà pris assez cher comme ça le gars du son.

Félicia  subjuguée par la beauté du jeune homme – Donnez-vous la peine d’entrer jeune homme !

Thomas  reprenant son souffle –  Thomas… pour vous servir Madame.

Félicia reste sans mot devant le bel Apollon, comme figée sur place telle une statue grecque.

Gaspard – Fel, ça suffit ce manège. Reviens t’asseoir !

Voyant qu’elle ne bouge toujours pas, il lui tapote l’épaule et à la manière d’un Messmer, la guide pour s’asseoir.

Thomas – Monsieur Verteuil, Pôle Emploi m’a dit que vous cherchiez un homme toutes mains.

Félicia  reprenant ses esprits – Toutes mains Ouhhhhhhhh !

Gaspard – Jeune homme si ma femme vous a fait mandé

Félicia  observant sans rien dire les parties intimes de Thomas…

Gaspard  se tournant vers Félicia – Mandé Félicia, Mandé ! avec un M comme Membre.

Eh bien si elle vous a fait venir, ce n’est pas certainement pas pour compter les poils du tapis.

Félicia – Mais qu’il est drôle mon Gasparinou !

Gaspard  après avoir fait une grimace nerveuse à Félicia – Approchez Thomas, quel âge avez-vous ?

Thomas – 8364

Félicia – Je le croyais plus jeune que ça.

Thomas – Oh pardon, j’ai 21 ans. 8364 c’est le nombre de poils du tapis. J’ai vérifié !

Gaspard – Un génie ! Un véritable génie !

Félicia – Moi j’ai jamais réussi à dépasser les 297 poils, après je m’endors.

Thomas – Pour être exact, c’est 8363, j’ai du en retirer un, c’était un poil de c…

Gaspard – ça ira comme ça !

Félicia – Gaspard, C’est moi qui dois lui expliquer ce qu’il est venu faire ici ou c’est toi ?

Gaspard – On va faire comme d’habitude.

Félicia – Je m’lève et je te bouscule, tu n’te réveilles p…

Gaspard interrompant sa femme – T’es en train de faire quoi, Fel ?

Félicia – Ben, comme d’habitude !

Gaspard  désespéré – Oh la la la la la la

Félicia – Tu veux m’accompagner ?

Gaspard – Non, j’ai dit on va le faire comme d’habitude, choisir celui des deux qui va lui expliquer.

Thomas  étouffant un rire – Allez-y j’ai que ça à faire.

Gaspard – Allez Félicia, tiens-toi bien droite face à moi. On commence !

et ajoutant le geste à la parole – Plouf Plouf.  Ou c’est Gas-pard ou Fé-li-cia qui lui ex-pli-que-ra tout ça. Mais comme Fé-li-cia ne sait pas, c’est Gas-pard qui s’y co-lle-ra.

Manque de chance, le sort choisit Félicia.

Félicia – J’ai gagné !

Thomas  se confiant au public  – On m’avait dit, te pose pas trop d’questions, mais là c’est bon j’suis tombé sur des cons. Que dis-je sur des cons ? des experts !

Félicia – Asseyez-vous Thomas.

Gaspard – C’est préférable.

Félicia – Par où je commence, Gaspard ?

Gaspard – Tu tu tu tu tut. Madame a gagné, Madame se démerde !

Félicia – Alors voilà, si on a fait appel à vos services, c’est parce que nous avons besoin de vous.

Gaspard – Lapalisse aussi !

Félicia – La police ? Mais qu’est-ce qu’elle vient faire dans l’histoire la police ?

Gaspard – T’arrêter Félicia, pour trafic d’intelligence avec l’ennemi.

Thomas – Poursuivez Madame Verteuil !

Gaspard  se confiant au public  – Tentative de poursuite, son compte est bon.

Félicia – Je peux y’aller maintenant ?

Gaspard – Oui Oui très chère.

Et Félicia sort de la pièce.

Thomas  assistant à la scène – Ah oui quand même.

Gaspard – Et des fois, c’est pire !

Thomas – Je ne regrette pas d’être venu au moins.

Gaspard – Il est temps que je vous explique la situation. Nous avons acheté ce bel appartement au temps de ma gloire dans les affaires. Je suis architecte mondialement connu… dans mon immeuble, mais mes affaires avec la crise, ont périclité. Les temps changent. Si vous êtes ici c’est parce que je suis dans la dèche, Thomas, dans la dèche…

Thomas – Dans l’Ardèche ? Mais ici on est à Paris, Monsieur.

Gaspard – Dites voir, vous n’allez pas commencer comme ma femme, Vous.

Thomas – Je plaisantais. Je n’voulais pas vous Privas d’un bon mot.

Gaspard  en indiquant le public – C’est malin ça, eux ils n’ont pas compris.

se confiant au public  –  Privas c’est une ville dans l’Ardèche et pas dans la dèche. Capito ?

Thomas – Poursuivez !

Gaspard – Ma femme en cuisine ?

Thomas  éclatant de rire – Je sens qu’on va bien s’entendre tous les deux.

Et il lui balance une grosse tape dans le dos qui manque de faire chuter Verteuil.

Gaspard – Suffit comme ça avec les familiarités.

Thomas – Continuez !

Gaspard – Donc avec la crise nos ressources ont fait pfuiiitt.

Thomas – La pfuiit des capitaux en sorte ? En tout cas vous avez de la pfuiitt dans les idées.

Gaspard – Bravo je m’incline devant votre humour jeune homme. Et soudain alors qu’il se baisse

– Aïe Aïe Aïe Aïe, je crois que c’est coincé.

Thomas – Allongez-vous sur le canapé, ça va passer, c’est juste un faux mouvement.

Il se penche sur lui et lui place un coussin dans le dos pour le soulager un peu quand la porte s’ouvre…

ACTE 1 – Scène 3

Félicia intriguée par les cris de son mari, fait irruption dans la pièce en tablier de cuisine avec un rouleau à pâtisserie à la main.

Félicia – Je vois que vous avez fait connaissance tous les deux. Laissez Thomas, je m’en charge.

Gaspard – Oh non Felicia pas avec ça.

Thomas – Il est déjà assez au bout du rouleau comme ça.

Félicia – Allez Gaspard, c’est qu’un mauvais moment à passer.

Thomas – à repasser.

Gaspard – Ne me faites pas rire Thomas, c’est encore plus douloureux.

Félicia lui passe quelques coups de rouleau et le miracle agit.

Gaspard – Assez pâtissé aujourd’hui, on a du pain sur la planche.

Thomas – Alors planchons sur le dossier.

Gaspard – Chérie tu fais quoi ?

Félicia  en train de redresser un fauteuil de la pièce – Je remets le dossier en place

Thomas  chuchotant à Gaspard –  Elle est comme ça tout le temps ?

Gaspard – Oui même les jours fériés.

Félicia – Holà vous deux, j’ai tout entendu !

Thomas  chuchotant à Gaspard – C’est qu’elle a l’ouïe fine.

Gaspard – A défaut d’avoir l’ouïe 14.

Félicia – 14, 14, mais c’est qu’il va arriver dans 14 minutes.

Thomas – Qui ça ?

Félicia – Mesmervier !

Gaspard – Mon dieu c’est vrai et rien n’est prêt. Les tableaux sont arrivés Félicia ?

Félicia – Le livreur de pizzas les a déposés tout à l’heure.

Thomas – Je ne comprends pas trop, là. Pourquoi un livreur de pizzas ?

Félicia – Puisque t’es si intelligent Gaspard, explique au monsieur.

Gaspard – On n’a pas le temps ma grande, ça urge !

Thomas – Bon et moi là-dedans, je suis venu faire quoi ?

Félicia – Dis-lui la vérité, Pioupiou.

Gaspard hochant la tête pour signifier à sa femme qu’il en n’en peut plus de ses surnoms. – Bien, mon cher Thomas, comme vous le savez à présent, nos ressources ont fait pfuiitt. Nous avons dû nous séparer de notre personnel. Mais il est hors de question d’en faire part à mon futur associé dans cette affaire.

Thomas – Je vois…

Félicia – C’est ça. Vas-y balance tout Choupinou, c’est maintenant ou jamais !

Gaspard  Avec une grimace supplémentaire à sa femme – Comprenez-moi Thomas, si Mesmervier veut entrer dans ce projet d’hypermarché dans le métro avec moi c’est parce que…

Thomas – ça va hyper marcher ?

Gaspard  A Félicia qui n’a rien compris, vu la tête qu’elle fait – Toi je t’expliquerai plus tard !

Puis reprenant sa conversation – C’est parce qu’il m’imagine plein aux as.

Félicia – Mais Gaspard n’a pas les bonnes cartes dans son jeu.

Thomas – En sommes vous êtes un peu l’aventurier de l’As perdu.

Gaspard  A Félicia qui n’a toujours rien compris – Plus tard plus tard j’ t’expliquerai.

Puis reprenant sa conversation  –  Si ma femme vous a fait venir ici, c’est parce que j’ai eu une idée, une brillante idée ; que dis-je une sublimissime idée , et les mots me manquent…

Félicia  sortant alors un ouvrage d’un placard  – Et le dictionnaire des synonymes, il est fait pour les chiens mon toutouyoutou ?

Gaspard  A Félicia – Toi, retourne dans ta cuisine, il y a le saumon qui est en train de remonter le courant.

Félicia  l’air bête, en s’y précipitant – Ouh la la !!!  J’aurais juré l’avoir éteint en sortant.

Thomas  ayant du mal à garder son sérieux, s’adressant à Gaspard – Alors là c’est du grand art !

Gaspard  en faisant un geste d’écartement avec ses mains – Du grand écart, elle a plongé des deux jambes. Mais revenons à mon   idée.

Thomas – Je vous écoute Monsieur...

 

A Suivre ...  dans L'INTERIMAIRE

© Thierry Brenner 2020

 

ISBN : 979-86-336-1547-0

 

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Couverture. livre, L'intérimaire, de trhierry Brenner, lien vers, site de vente
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